L’hôtel Negresco placé sous tutelle judiciaire

Confrontée à des problèmes de santé, Jeanne Augier, 90 ans, l’emblématique propriétaire du plus célèbre palace niçois, a dû céder la gestion de son établissement à un administrateur judiciaire. L’hôtel, qui fête ses cent ans en 2013, poursuit néanmoins son activité avec ses 176 salariés.

La fameuse dame du Negresco, Jeanne Augier, propriétaire depuis 1957 d‘un des plus célèbres hôtels de luxe de la Côte d’Azur, n’est plus à la tête de l’établissement depuis lundi, annonce ce mardi le journal local Nice-Matin.
Très affaiblie, cette femme de caractère, âgée de 90 ans, a dû passer le relais à un administrateur judiciaire chargé de gérer provisoirement les trois sociétés hôtelière, immobilière et commerciale qui constituent juridiquement le Negresco.   Ce délai sera mis à profit pour constituer un fonds de dotation qui gérera le patrimoine de Jeanne Augier (les statuts ont été déposés en 2009).
« Deux rapports médicaux ont estimé qu’elle n’était plus en capacité » d’assurer la gestion courante de son entreprise, a précisé le président du tribunal de commerce de Nice.

Une bretonne d’origine, passionnée d’art

Rennaise d’origine, Jeanne Mesnage (épouse Augier) a pris la tête du Negresco en 1957. Son père, Jean-Baptiste, un charcutier reconverti en promoteur immobilier, avait racheté l’établissement à une société belge, mais le Negresco doit son nom à l’homme d’affaire roumain Henri Negresco qui l’a fait ériger en 1913 sur la Promenade des Anglais.

Pendant plus d’un demi-siècle, Jeanne Augier, passionnée de culture, a façonné le Negresco à son image, allant jusqu’à en faire à véritable hôtel-musée où jusqu’à 6 000 œuvres et objets d’art français ont été fondus dans le mobilier et le décor. Elle a résisté, avec la même ténacité, à toutes les offres de rachat et tenu à préserver l’indépendance du Negresco.

Jeanne Augier, qui n’ a pas d’enfant, est aussi très proche de la cause animale. Pour l’anecdote, le Negresco avait été le premier palace à accueillir des chiens et des chats.

L’établissement doit fêter son centenaire cette année.

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